Dans la timeline de @music_zone #3
Forte hausse du marché US - Bolloré devient actionnaire d'Universal Music - Croissance accélérée pour Believe - Un quart de l'attention capté par la musique sur Youtube...
Le marché américain de la musique s’envole
Avec une croissance de 27 % en valeur par rapport à la même période l’an dernier, selon la RIAA (Recording Industry Association of America), le marché américain de la musique enregistrée s’est envolé au premier semestre 2021, pour atteindre 7,1 milliards de dollars. S’il poursuit sa progression sur cette lancée au deuxième semestre, et maintient une croissance de l’ordre de 20 % sur l’ensemble de l’année, il pourrait renouer pour la première fois avec son niveau le plus haut jamais atteint en 1999, à hauteur de 14,6 milliards1.
Les revenus du streaming, qui pèsent désormais 84 % du marché de la musique enregistrée aux Etats-Unis (78 % pour les seuls revenus de l’abonnement), ont progressé de 26 % au premier semestre. Les ventes physiques sont également en forte progression (+ 94 % en valeur pour le vinyl ; + 44 % pour le CD). Elles avaient accusé une baisse de 22,9 % sur un an au premier semestre 2020, en raison de la crise sanitaire, ce qui explique en partie leur croissance sur les six premiers mois de 2021 ; mais elles sont également en progression de 40,5 % par rapport au premier semestre 2019. Le téléchargement est le seul segment de marché en recul, de 6,2 % sur un an.
Bolloré sur le point de détenir 18 % d’Universal Music
Suite à la redistribution des parts d’Universal Music aux actionnaires de Vivendi à l’occasion de son introduction en Bourse à Amsterdam le 23 septembre, l’entité Bolloré Participations SE, détenue à 92,55 % par Vincent Bolloré, détiendra 18,01 % du capital de la major, soit 326,5 millions d’actions, et restera son deuxième plus gros actionnaire derrière l’entité Concerto LLC, qui contrôle indirectement la participation d’un consortium mené par le groupe chinois Tencent, soit 20 % du capital. C’est ce que révèle le prospectus publié le 14 septembre par Vivendi en amont de l’opération.
Le fonds d’investissement américain Pershing Square, qui a rendu publique une série de documents sur son site Web prédisant un avenir radieux à Universal Music en juin dernier, après avoir bouclé le rachat de 10 % du capital de la major, sera son quatrième plus gros actionnaire derrière le groupe français Vivendi, qui conservera 10,12 % des parts, et devant la Société Générale (3,28 % des parts). “Sur la base de l'acquisition récente d'une participation de 10 % par les entités de Pershing Square, […] la capitalisation boursière de la société serait d'environ 33 milliards d'euros le premier jour de cotation”, indique le prospectus, ce qui valoriserait la participation de Bolloré Participations SE à hauteur de 5,9 milliards.
Forte croissance organique de Believe
Avec un progression de 33 % de son chiffre d’affaires au cours du premier semestre 2021, à hauteur de 260 millions d’euros (M€), la société française Believe, devenue l’un des leaders mondiaux de la distribution numérique de musique et des services aux labels et aux artistes indépendants sur Internet, affiche publiquement ses galons d’entreprise de croissance, après avoir gagné ceux de “licorne” européenne du Web lors de son introduction à Euronext Paris le 10 juin dernier.
L’entreprise a bénéficié d'une "forte croissance organique" sur la période (+30%) et d'un "effet de périmètre positif" (+3%, suite au rachat du label turc DMC au mois de juillet dernier), indique t-elle dans un communiqué. Au deuxième trimestre, la croissance de son chiffre d’affaires sur un an a été de 39 % (contre 26 % au premier trimestre) : une accélération qu’elle attribue au redressement des revenus publicitaires du streaming, particulièrement affectés par la crise sanitaire l’an dernier.
L’essentiel des revenus de Believe provient de ses services premium aux artistes et aux labels (243 M€, en progression de 34 % sur un an). L’activité de distribution directe (via Tunecore), sur laquelle elle ne perçoit qu’une faible commission, ne progresse que de 17 % (+ 26 % à taux de change constant). Believe a enregistré la plus forte progression de ses revenus en Asie et en Afrique (+ 69 %, contre + 44 % en Europe et + 37 % en Amérique). En France, son chiffre d’affaires s’est élevé à 41 M€ sur la période (+ 21 % sur un an).
Selon le document d’enregistrement soumis par Believe à l’AMF en amont de son introduction en Bourse en juin dernier, qui révélait pour la première fois ses résultats financiers antérieurs, son chiffre d’affaires annuel consolidé a connu un taux de croissance annuel moyen de 36,2 % au cours des trois années précédentes, passant de 238,1 M€ en 2018 à 441,4 M€ en 2020, soit une hausse de 85,4 % dans l’intervalle.
La musique capte 25 % de l’attention sur Youtube
“Aujourd'hui, les médias représentent environ 25 % du temps de visionnage passé sur YouTube dans le monde, la musique 25 %, et les YouTubeurs 50 %”, a révélé cette semaine Robert Kynct, le directeur général de Youtube, lors d’une convention de la Royal Television Society consacrée à l’industrie de la télévision qui se tenait à Cambridge (UK). Une information dont il est tentant de vérifier la concordance avec d’autres données chiffrées distillées par sa maison mère Alphabet ces derniers mois.
Au cours des quatre trimestres précédant la fin du mois de juin 2021, YouTube a reversé 4 milliards de dollars à l’industrie musicale, rappelait récemment sur le blog de la compagnie son directeur de la musique Lyor Cohen. Les rapports financiers de sa maison mère Alphabet permettent d’établir que sur la même période, Youtube a généré un chiffre d’affaires publicitaire de 24,9 milliards de dollars, dont 25 % (soit 6,2 milliards) seraient proportionnellement attribuables à la musique.
En appliquant une clé de partage des revenus publicitaires de Youtube avec les ayants droit de la musique de 50/50, et en faisant abstraction des délais de répartition, la part de la musique s’établirait à 3,1 milliards ; ce qui, rapporté au chiffre cité par Lyor Cohen, permettrait d’évaluer les revenus non publicitaires perçus par la musique, en provenance des abonnements à Youtube Music et Youtube Premium, à 900 millions de dollars au cours des douze mois antérieurs au 31 juin dernier. A comparer aux plus de 5 milliards de dollars reversés aux ayant droit par Spotify en 2020, selon la compagnie, dont plus de 90 % proviennent de l’abonnement.
En bref à l’international
En postant sa reprise du groupe suédois Abba SOS sur Soundcloud début juillet dernier, le groupe de trip hop anglais Portishead a testé le mode de répartition user-centric que propose aux artistes indépendants la plateforme de streaming berlinoise, ce qui lui a permis, sur une période inférieure à un mois, de multiplier par six les revenus qu’elle aurait généré avec un mode de répartition au pro-rata, selon des chiffres communiqués par Soundcloud à Pitchfork.
En 2020, le volume d’écoute de musique latine sur Amazon Music a augmenté de 94 % par rapport à l'année précédente, et de 280 % en Amérique latine, a indiqué la compagnie. Sur les enceintes Alexa d’Amazon, les requêtes vocales de genres musicaux régionaux - musique mexicaine, cumbia, banda, reggaetón ou sertanejo, mis en avant dans de nouvelles playlists ou podcast par Amazon Music - connaissent une forte croissance.
C’est aux Etats-Unis que l’engouement croissant pour la musique latine est le plus manifeste. Entre 2019 et 2020, sa part du marché de la musique y est passé de 5 % à 5,4 %, ce qui s’est traduit par une hausse de ses revenus de 19 %, selon la RIAA, deux fois plus importante que celle de l’ensemble du marché. Le streaming payant a pesé à lui seul plus de 85 % de ses revenus, qui ont atteint 655 millions de dollars en 2020.
L’organisme Merlin, qui représente plusieurs dizaines de milliers de labels indépendants dans leurs négociations avec les fournissseurs de services en ligne à l’echelle internationale, a signé un accord étendu avec la plateforme de streaming indienne Jiosaavn, fruit de la fusion de Jiomusic et Saavn en 2018. Le mois dernier, Merlin, dont les membres pèsent 15 % du marché numérique mondial, a signé un accord de licence avec Adaptr, une plateforme musicale B2B qui permet aux développeurs d'intégrer légalement de la musique dans leurs applications. En avril 2021, Merlin avait bouclé un accord avec Joox, principale plateforme de streaming à Hong Kong, en Malaisie, en Indonésie et en Thaïlande, qui est la propriété du groupe chinois Tencent.
Plusieurs artistes, dont Katy Perry, The Chainsmokers, Nas, Jason De rulo et Pusha T., ont contribué à une levée de fonds de 5 millions de dollars réalisé par Audius, plateforme de streaming musical américaine qui offre aux artistes un service de stockage de fichiers audio sécurisé et décentralisé, ainsi que la possibilité d’inscrire les informations de copyright correspondantes sur une blockchain de manière certifiée et incorruptible. Fondée par Ranidu Lankage, un artiste de hip hop d’origine sri-lankaise diplômé de l’Université de Yale aux États-Unis, qui a travaillé huit ans comme analyste comptable chez Google, Audius s’adresse plus particulièrement aux artistes non signés par un label et détenant tous les droits des enregistrements qu’ils postent sur sa plateforme, et a levé 13,6 millions de dollars depuis sa création en 2018.
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