Universal Music traîne Believe en justice
La major de la musique, qui accuse sa plateforme Tunecore de violation massive de copyright, réclame $500 millions de dommages et intérêts au distributeur français, lequel réfute ses allégations.
Universal Music a déposé plainte le 4 novembre dernier devant le tribunal du district sud de New York contre le distributeur numérique français et spécialiste des services aux labels et aux artistes Believe, propriétaire de la plateforme de distribution directe Tunecore, qu’elle accuse d’être devenue une plaque tournante de la distribution de versions accélérées ou remixées de chansons de ses artistes sur les plateformes numériques, et d’être ainsi responsable d’une violation de ses droits “à une échelle industrielle”1.
La major de la musique, qui cite dans sa plainte des cas de violation manifeste du copyright de titres comme Lay All Your Love On Me d'ABBA, Bad Guy de Billie Eilish ou Taki Taki de DJ Snake, réclame au moins $500 millions de dollars de dommages et intérêts à Believe, qu’elle accuse de conclure des contrats de distribution avec n'importe qui via sa plateforme Tunecore, y compris de faux artistes et des labels pirates, sans vérifier les droits d'auteur.
“Believe fait peu d'efforts pour masquer ses actions illégales, avance Universal Music dans sa plainte. En effet, les noms des artistes et des enregistrements sont souvent des variantes mineures des vrais noms d’artistes célèbres et des titres de leurs chansons”. Selon elle, Believe a également “profité du système Content ID de la célèbre plateforme YouTube pour revendiquer la propriété des droits d'auteur sur de nombreux enregistrements des plaignants”.
“Nous réfutons fermement ces allégations et les déclarations faites par Universal Music Group, a déclaré un porte parole de Believe. En tant qu'entreprise qui travaille avec des artistes et des labels du monde entier, nous prenons le respect du droit d'auteur très au sérieux”, a t-il indiqué, précisant que Believe a développé "des outils et des procédures robustes" pour faire face au défi de ces violations des droits d'auteur, qui touchent toute l'industrie musicale
Le montant des dommages et intérêts réclamés par Universal Music est supérieur au chiffre d’affaires réalisé par Believe au premier semestre 2024, qui s’est élevé à €474 millions, pour l’essentiel en provenance de ses activités de services aux labels et aux artistes. La plateforme Tunecore n’a généré pour Believe qu’un chiffre d’affaires de €33,2 millions sur la période, ce qui relativise le profit que l’entreprise pourrait tirer des pratiques frauduleuses dénoncées.