Un marché français de la musique enregistrée à plus d'un milliard d'euros
La croissance des revenus de l’abonnement, qui a pesé 60 % des ventes en valeur, a été de 11,4 % en 2024. La vente directe de supports physiques via les boutiques d’artistes a fait un bon de 33 %.
En hausse de 7,3 % sur un an, le marché de gros français de la musique enregistrée a franchi la barre du milliard d’euros en 2024, “une première depuis 2005 (en euros constants”, précise le SNEP (Syndicat national des éditeurs phonographiques)1. Il a atteint 870 millions d’euros hors droits voisins (droits d’exécution publique et copie privée), dont 674 millions d’euros en provenance du streaming (+ 9,1 %), et 195,6 millions d’euros en provenance des ventes physiques (+ 1,3 %). Les perceptions de droits voisins ont progressé de 2,3 %, à près de 125 millions d’euros, et les revenus de la synchronisation de 18,9 %, à 36,3 millions d’euros.
La croissance des revenus de l’abonnement, qui a pesé 60 % des ventes, a été de 11,4 %, à 522,3 millions d’euros, et celle des revenus publicitaires du streaming audio de 6 %, à 75,1 millions d’euros. Ceux du streaming vidéo sont resté stables (- 0,1 %), à 67 millions d’euros. Le téléchargement (6,8 millions d’euros, en baisse de 13,2 %) et les ventes de sonneries mobiles (2,6 millions d’euros, en baisse de 7,8 %) restent des canaux de vente résiduels. Globalement, le marché numérique a progressé de 9,1 % sur un an.
.Pour la première fois, les ventes de vinyles (à plus de 98 millions d’euros, en hausse de 5,4 %) ont dépassé le ventes de CD en valeur (à 91,2 millions d’euros, en baisse de 4,8 %). “Mais le CD reste très populaire et surclasse toujours largement le vinyle en acte d’achats : près de 10 millions d’unités vendus pour le premier contre 6 millions pour le second”, précise le SNEP. En matière de supports physiques, la vente directe via les boutiques d’artistes a fait un bon de 33 % en valeur sur un an, passant de 7,9 millions à 10,5 millions d’euros. Les moins de 35 ans forment de loin le premier contingent d’acheteurs de CD (38 %), et de vinyles (40 %).
Les moins de 50 ans, qui représentent 51,6 % de la population, comptent pour 70,2 % des abonnés au streaming audio, contre 29,8 % pour les plus de 50 ans. Le SNEP comptabilise 12,3 millions d’abonnements au streaming audio en France et 17,7 millions d’utilisateurs abonnés (en comptant les forfaits famille et duos), soit un taux de pénétration de l’abonnement de 25,9 % de la population française qui, bien que légèrement en hausse, reste très inférieur à celui observé au Royaume-Uni, en Allemagne ou aux Etats-Unis
La production française a classé 18 albums dans le top 20 des albums les plus vendus ou écoutés l’an dernier et 150 dans le top 200. Elle a représenté 61 % des nouveautés du top 100 000 des écoutes en streaming. “Si le rap est pour beaucoup dans ces performances, les principaux genres musicaux tendent à s’équilibrer : rap, hip hop et R&B perdent quatre points dans le Top 200 albums au profit de la pop, du rock et de la chanson française” précise le SNEP. La production française a représenté les deux tiers des 266 albums certifiés l’an dernier.
Elle s’est particulièrement bien exporté également, avec un chiffre d’affaires brut à l’export de 162 millions d’euros en hausse de 19 % sur un an. Autre tendance observée, la place des artistes féminines a progressé dans les tops de l’année 2024, quatre d’entre elles s’étant classées dans le Top 20 Albums (contre une seule en 2023), avec un nombre de titres interprétés par des femmes classés dans le Top 200 streaming en hausse de 20%. “Elles sont également en tête de quatre classements : Top radio, Top vinyle, Top jazz et Top Outre-Mer”, ajoute le SNEP.
Enfin, le syndicat des producteurs de musique enregistrée note que le back catalogue de plus de trois ans enregistre d’excellentes performances grâce au streaming, avec 125 certifications sur 266, soit presque le double du résultat de 2023. Il a pesé 20 % du Top 200 du streaming audio payant, 60 % du Top 100 000, et 80 % des volumes d’écoute de l’abonnement.