La croissance de l'abonnement marque le pas aux Etats-Unis
Selon les statistiques publiées par la RIAA sur le marché de détail américain de la musique, la croissance du streaming payant n'a été que de 4 % en valeur au premier semestre, et de 3% en volume.
C’est un signal faible de ce qui se profile sur les marchés développés de la musique où la pénétration de l’abonnement à des services d’écoute à la demande, principal levier de croissance de l’industrie musicale ces dix dernières années, est déjà relativement élevée : sa croissance promet de marquer progressivement le pas.
C’est déjà le cas aux Etats-Unis, marché du streaming de plus en plus mature (avec un taux de pénétration de l’abonnement de l’ordre de 30 %), où cette croissance n’a été que de 4 % en valeur sur un an au premier semestre 2024, à 5,7 milliards de dollars, soit 200 millions de dollars de plus qu’au premier semestre 2023, selon les statistiques publiées par la RIAA (Recording Industry Association of America) sur le marché de détail américain1 ; et de 3 % en volume, soit 2,5 millions d’abonnés supplémentaires à peine sur la période.
Cette croissance avait été de 11% en valeur au premier semestre 20232, à 5 milliards de dollars, soit 500 millions de dollars de plus qu’au premier semestre 2022 ; et de 6 % en volume, avec 5,8 millions d’abonnés supplémentaires. Elle avait été de 10 % en valeur au premier semestre 20223 (400 millions de dollars de plus qu’en 2021 sur la même période), et de près de 10 % en volume , avec 8 millions d’abonnés supplémentaires. Ces taux de croissance, par ailleurs, sont très inférieurs à ce qu’il ont été auparavant.
Ainsi les revenus de l’abonnement avaient-ils progressé de 32 % aux Etats-Unis sur l’ensemble de l’année 20184, de 25 % en 20195, de 14,6 % en 20206 et de 23 % en 20217, avant de commencer à marquer sérieusement le pas en 20228 (+ 8 %). Leur croissance ne fut que de 9 % en 20239. Elle a connu une évolution similaire en volume, avec 13,5 millions de nouveaux abonnés recrutés en 2018, 11,6 millions en 2019, 15,1 millions en 2020, 8,5 millions en 2021, 8 millions en 2022 et à peine 5,2 millions en 2023.
Les autres segments de marché du streaming musical voient également leur croissance marquer sérieusement le pas. Cette dernière n’a été que de 2 % pour les revenus publicitaires du streaming gratuit au premier semestre 2024, à 899 millions de dollars ; et de 2 % pour les revenus de la webradio et de la radio interactive gérés collectivement par l’organisme SoundExchange, à 672 millions de dollars.
Les revenus générés par le téléchargement continuent par ailleurs à se réduire comme peau de chagrin. Ils ne pèsent plus que 2 % du marché de détail global, contre 84 % pour ceux du streaming. Seul le marché physique, qui pèse 11% du marché de détail global, reste fortement résilient, avec une croissance de ses revenus de 13 % sur un an au premier semestre 2024, à 994 millions de dollars, qui a reposé uniquement sur la hausse des ventes de vinyles (+ 17 % en valeur, à 740 millions de dollars), les ventes de CD étant restées relativement stables.
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