Deezer, licorne du freemium née en France #4 - Le mirage du "hard bundle"
Deezer, qui envisage un temps une introduction en Bourse, doit nettoyer son bilan de milliers d'abonnés "fantômes", et mettre fin à une régence que ses nouveaux actionnaires jugent trop timorée.
Début octobre 2012, Deezer, qui revendique 2 millions d’abonnés payants et des millions d’utilisateurs inscrits dans 172 pays, réalise un méga tour de table de 100 millions d’euros auprès d’Access Industries, fonds d’investissement de l’homme d’affaires russo-américain Len Blavatnik, qui a racheté la maison de disques Warner Music Group pour 3,2 milliards de dollars un an plus tôt, et a déjà investi dans la plateforme de streaming américaine Beats. Access Industries, qui est basé à New York, a racheté des parts de certains actionnaires historiques de Deezer pour 25 millions d’euros, et contribué à une augmentation de capital à hauteur de 75 millions d’euros, s’arrogeant ainsi 32,6 % du capital.
Selon la lettre d’information financière CF News1, le fonds Dotcorp Asset Management des frères Rosemblum, qui a participé aux trois premiers tours de table de Deezer, en profite pour sortir partiellement du capital, ne conservant plus que 14 % des parts. Le fondateur Daniel Marhely s’en sort lui aussi avec un très beau “cash-out”. Le fonds IdInvest aurait remis au pot, mais pas CM-CIC Capital Privé, un peu dépassé par le montant levé. Orange a exercé un quart de ses BSA. Deezer, qui vient d’emménager dans de nouveaux locaux pouvant accueillir 170 personnes rue d’Athènes, à Paris, à deux pas de la gare Saint-Lazare et non loin du siège hexagonal de Google, est désormais valorisé autour de 350 millions d’euros.
La start-up vient d’entrer dans la cour des grands, et va pouvoir accélérer sa croissance à l’international. Mais il y a quelque chose de “pourri” au royaume de Deezer, quelque chose qui ne tourne pas rond dans sa politique de “hard bundle” avec Orange et d’autres “telcos” à l’international, et qui sème le doute sur le nombre d’abonnés que la plateforme de streaming française revendique. Une épine qu’elle s’est mise toute seule dans le pied, et qu’elle va devoir très vite retirer.
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