Deezer bénéficie de la croissance des marchés émergents
Le recentrage de ses activités internationales sur des marchés émergents clés et la multiplication des partenariats de distribution ont permis à Deezer de renouer avec une croissance à deux chiffres.
C’est aujourd’hui qu’a pris officiellement ses fonctions le nouveau PDG de Deezer, Alexis Lanternier, un ancien de Walmart et d’Amazon, qui va pouvoir tirer profit des efforts déployés par son prédécesseur Jeronimo Folgueira, parti en février dernier après trois ans de bons et loyaux services.
C’est sous la direction de ce dernier que la plateforme de streaming française a recentré ses activités dans le reste du monde sur quelques marchés émergents clés en forte croissance, comme le Brésil, le Chili ou le Mexique, et multiplié les nouveaux partenariats de distribution, avec le fabricant d’enceintes américain Sonos. la chaîne de supermarchés sud-américaine Mercato Libre, ou encore RTL Group.
Cette stratégie est en train de porter ses fruits, comme en témoignent les résultats financiers du 1er semestre 2024 publiés par Deezer1, qui font état d’un chiffre d’affaires en hausse de 14,6 % sur un an, à hauteur de 268 millions d’euros, quand sa croissance n’avait été que de 6,3 % au 1er semestre 2023, et de 7,4 % sur l’ensemble de l’année2.
Envol du nombre d’abonnés indirects
En France, qui reste son principal marché (60 % des revenus de Deezer en 2023), la croissance de son chiffre d’affaires n’a été que de 8,5% sur les six premiers mois de 2024, mais elle s’est nettement accélérée dans le reste du monde, passant de moins de 5 % au 1er semestre 2023 à plus de 10 % sur l’ensemble de l’année, et à près de 25 % au 1er semestre de cette année.
Autre marqueur de la réussite de cette stratégie, alors que la croissance des revenus de Deezer générés par les abonnements directs n’a été que de 4,6 % sur les six premiers mois de l’année, celle du chiffre d’affaires des abonnements indirects, souscrits essentiellement à l’international via ses partenaires distributeurs, est passée de 8,5 % au 1er semestre 2023 à 14,5 % sur l’ensemble de l’année, et à plus de 39% au 1er semestre 2024.
Le nombre global d’abonnés à Deezer à fin juin dernier, en progression de 13,7 % sur un an, à 10,5 millions, reste le même qu’à la fin du 1er trimestre, la baisse prononcée du nombre d’abonnés directs dans le reste du monde (- 9,6 % sur un an) ayant oblitéré leur légère progression en France (+ 3,2 %) et l’envol subit du nombre de ses abonnés indirects, passé de 3,7 millions fin juin 2023 à 5 millions (+ 37 %).
Une marge brute de 24 %
“Les partenariats représentent désormais 32,4 % des recettes totales au premier semestre, soit une hausse de 5,7 points par rapport aux 26,8 % de l'année précédente”, relate Deezer dans un communiqué3. La compagnie a vu l’ARPU (revenu mensuel moyen) de ses abonnés directs progresser de 6 % sur un an, à 5,1 €, et celui de ses abonnés indirects de 3,5 %, à 2,9 €.
Sa marge brute ajustée a été de 24,1 % sur la période (+1,9 points sur un an), à 64,5 millions d’euros, et ses pertes opérationnelle ont été divisées par deux par rapport au 1er semestre 2023, à 21,2 millions d’euros. L’EBITDA ajustée de Deezer reste négatif sur la période, à - 5 millions d’euros, contre - 13,1 millions l’an dernier. Ses pertes nettes se sont élevées à 19,4 millions d’euros, contre 38,4 millions d’euros il y a un an sur la même période.
La compagnie a confirmé son objectif d'atteindre une croissance de son chiffre d'affaires de 10 % en 2024, et son ambition de parvenir à un cash flow positif sur l’ensemble de son exercice fiscal. Sa masse salariale et ses dépenses générales et administratives n’ont plus pesé que 17,9 % de ses revenus, contre 20,6 % au 1er semestre 2023, tout en restant au même niveau, à 48 millions d’euros, en raison du surcoût de la taxe streaming en France.
Lire également :
Half-year financial report, Deezer, 31 juillet 2024
