Pandora, pionnier américain de la radio interactive #5 - Le modèle publicitaire ne fait pas ses preuves
Dresser un génome de tout le patrimoine musical enregistré, à l’orée des années 2000, a permis à Pandora de lancer la toute première radio interactive sur Internet. Une saga 100 % américaine.
Premier épidose : L'invention du premier génome musical
Deuxième épisode : Un média massivement personnalisé
Troisième épisode : La bataille du copyright
Quatrième épisode : Deux brevets au coeur du succès
En 2011 Pandora est devenu, et de très loin, le numéro un de la radio sur Internet aux États-Unis en terme d’audience. À la veille de son introduction en Bourse, la compagnie publie ses résultats du premier trimestre 2011, qui a vu son chiffre d’affaires croître de 131 % par rapport à la même période un an plus tôt, à 51 millions de dollars. Elle revendique désormais 94 millions d’utilisateurs enregistrés de son service de radio interactive, en hausse de 77 % sur un an ; et 34 millions d’utilisateurs actifs, en hausse de 88 %. Ses auditeurs ont totalisé 1,6 milliard d’heures d’écoute sur la période : un chiffre qui a progressé de 128 % par rapport au premier trimestre 2010. Malgré une perte nette de près de 7 millions de dollars au cours des trois premiers mois de l’année, tous les voyants sont au vert pour franchir les portes de Wall Street.
Le jour de son introduction à la Bourse de New York, à la mi-juin, l’action de Pandora cote 20 dollars à l’ouverture, pour une valorisation de 3,5 milliards de dollars. Elle atteindra même 25 dollars dans la journée, pour une valorisation de 4 milliards. À la clôture, les 14,7 millions d’actions mises sur le marché par Pandora et ses actionnaires ont permis à la compagnie de lever quelques 235 millions de dollars, et d’atteindre une capitalisation boursière de près de 3 milliards.
En quête de rentabilité
Depuis le début de l’année 2011, Pandora multiplie les partenariats avec des constructeurs automobiles comme Toyota, Ford, General Motors, MercedesBenz et BMW, ainsi qu’avec des fabricants d’autoradios comme Alpine et Pionner, pour intégrer son service en standard dans leurs systèmes multimédias embarqués. De plus en plus d’Américains utilisent le service dans leur voiture, où le mobile l’avait d’abord aidé à pénétrer.
La croissance de son audience, cependant, voit son coût d’acquisition des contenus s’envoler. De 33 millions de dollars en 2009, il est passé à 70 millions en 2010, et à 148 millions en 2011, soit une progression de 350 % en l’espace de trois ans. La progression de son chiffre d’affaires a été de 400 % dans l’intervalle, mais la compagnie accuse néanmoins une perte nette de 16 millions de dollars en 2011.
Alors que Pandora poste un chiffre d’affaires record en hausse de 55 % sur l’année 2012, à hauteur de 427 millions de dollars, en même temps qu’une perte nette record de 38 millions de dollars, son P-DG Joe Kennedy, à la tête de la compagnie depuis neuf ans, annonce sa résignation au mois de mars 2013. Toujours en quête de rentabilité, Pandora s’est engagé depuis le début de l’année dans un nouveau bras de fer avec les ayants droit, sur la question du taux de royalties que le service doit leur reverser. Son fondateur, Tim Westergren, conteste toujours la différence de traitement dont son service fait l’objet par rapport aux radios hertziennes.
La concurrence déloyale des radios hertziennes
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