Pandora, pionnier américain de la radio interactive #4 - Deux brevets au coeur du succès
Dresser un génome de tout le patrimoine musical enregistré, à l’orée des années 2000, a permis à Pandora de lancer la toute première radio interactive sur Internet. Une saga 100 % américaine.
Premier épidose : L'invention du premier génome musical
Deuxième épisode : Un média massivement personnalisé
Troisième épisode : La bataille du copyright
Au delà de son Music Genome Project, deux brevets (ou patentes, dans la terminologie américaine) sont au cœur du succès de Pandora. Le premier, déposé au mois de mai 2001 (US Patent 7.003,51), décrit l’algorithme qui permet, à partir d’un vecteur à plusieurs dimensions (le génome musical d’une chanson source dans lequel sont inscrites ses nombreuses caractéristiques ou “gènes”), de déterminer quelles sont les autres chansons (ou vecteurs à plusieurs dimensions), dans la base du Music Genome Project, qui s’en rapprochent le plus, afin de les inclure dans une playlist personnalisée.
L’algorithme de Pandora calcule la distance entre le vecteur de la chanson source et celui des autres chansons figurant dans la base. Les chansons de la playlist sont sélectionnées en fonction de l’amplitude de leur distance avec la chanson source, après application éventuelle de facteurs de pondération – comme donner plus de poids à un gène particulier dans un genre donné, ou contraindre le moteur d’appariement à prioriser des chansons cumulant de nombreuses petites différences plutôt que celles ne présentant que quelques grandes différences.
Des recommandations basées sur les caractéristiques du son
Cette méthode permet de relier entre elles des chansons très différentes qui présentent néanmoins un ensemble de caractéristiques communes. Ainsi, un utilisateur de Pandora peut-il se retrouver, après avoir lancé une nouvelle station de radio à partir du titre Don’t Stop Believin du groupe de soft rock américain des années 1970 Journey, à écouter dans le quart d’heure qui suit la version de la chanson folk américaine House Of The Rising Sun enregistrée en 1964 par le groupe britannique The Animals.
“Nous avons vraiment adopté une approche fondamentalement différente en matière de recommandation”, explique Tim Westergren, qui a décidé de faire l’impasse sur les deux autres systèmes de recommandation existants en dehors de la prescription traditionnelle des radios, des maisons de disques elles-mêmes, des chroniqueurs et autres : le filtrage collaboratif d’une part, popularisé par Amazon, qui rapproche l’historique d’achat de deux utilisateurs pour faire des suggestions (tel acheteur d’un album que vous avez acheté a aussi acheté tel autre album que vous aimerez peut-être) ; et la recommandation éditoriale, qui s’appuie sur des liens de similarités entre artistes renseignés au sein de gigantesques bases de données relationnelles, comme All Music Guide aux États-Unis, et établis sur des critères plus culturels ou sociaux que musicaux.
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