Mozaic.io automatise le partage des revenus entre co-créateurs
La compagnie, dont le système de paiement supporte quelques 135 monnaies différentes, permet aux maisons de disques et aux distributeurs de l'intégrer à leur système d’information via ses API.
Basée à Chicago et à Nashville, présente dans 199 pays en trois langues (anglais, français, espagnol), et supportant quelques 135 monnaies différentes, la start-up de fintech Mosaik.io fournit un service logiciel à distance (SaaS) permettant d’automatiser le partage des revenus en provenance de plateformes de vente ou de diffusion comme Twitch, Youtube, Etsy, Spotify, Github, Amazon ou Tiktok, entre contributeurs à la création d’une oeuvre musicale ou audiovisuelle.
Fondée originellement en 2013 sous le nom de Jammber par l’architecte logiciel et serial-entrepreneur américain Marcus Cobb, la start-up a d’abord développé une suite d’applications mobiles permettant aux musiciens et aux auteurs-compositeurs de gérer plusieurs aspects de leur activité, de l’enregistrement des crédits d’une chanson dès les premières étapes du processus de création à la gestion de la billetterie d’une tournée, avant de concevoir un outil de gestion de la répartition des droits entre co-créateurs sous le nom de SlipPay.
Rebaptisée Mozaic en 2022, la compagnie sélectionne les fournisseurs de solutions de paiement transfrontière offrant le meilleur rapport qualité-prix pour le bénéficiaire local dans le monde entier, et passe des accords avec les grandes plateformes de distribution, les principaux distributeurs Do it yourself et les entreprises du secteur du divertissement, afin qu’ils intègrent sa solution à leur système d’information via ses API (interfaces de programmation), en lieu et place de systèmes de paiement généralistes comme Paypal, CashApp, Venmo ou Zelle, qui ne sont pas disponibles dans un aussi grand nombre de pays.
Des contrats autocertifiés qui ne s’appuient pas sur une blockchain
Pour l’application des clés de partage, le système de paiement automatisé de Mozaic exécute des contrats autocertifiés qui ne s’appuient pas sur des technologies de blockchain mais sur le format d’échange de données standard JSON (Javascript Object Notation), communément utilisé pour partager des données entre applications ou services Web, et nativement compatible avec des langages de programmation comme Python, Java, PHP ou Javascript.
“Un énorme inconvénient des contrats intelligents est leur nature très technique et leur confinement à des blockchains spécifiques. En introduisant des contrats intelligents que tout le monde peut utiliser et qui supportent de manière transparente les crypto-monnaies comme les monnaies fiduciaires, nous avons construit une plateforme de paiement qui répond aux vrais besoins des créateurs”, explique Marcus Cobb - qu’il s’agisse de répartir régulièrement des millions de dollars ou seulement quelques dizaines de manière ponctuelle, sur un territoire unique ou à travers dix fuseaux horaires.
Mozaic a bouclé une levée de fond de série A d’un montant de 20 millions de dollars fin novembre 2023, auprès du fonds d’investissement bostonien Volition Capital - la sixième de son histoire, qui porte à 25,7 millions de dollars la totalité des fonds levés depuis sa création. Son modèle économique repose sur le prélèvement d’une commission de 1,99 % + 1 dollar par transaction plafonnée à 25 dollars. La compagnie a lancé une extension Chrome et une application mobile sur invitation le mois dernier, et prévoit de la mettre à la disposition de tous les créateurs dans le courant du premier trimestre 2024.
Il lui faudra convaincre des maisons de disques et des distributeurs qui déjà ont mis en place leurs propres systèmes de répartition automatique d’adopter le sien, qui se veut moins laborieux à mettre en oeuvre et dont le caractère transfrontalier reste le principal atout.