Les musiques actuelles se penchent sur leur décarbonation
Les secteur des musiques actuelles tente de dresser son bilan carbone et explore les moyens de le réduire. Une session de formation du SMA et de la FEDELIMA à ces enjeux est accessible en ligne.
En mai et juin 2021, le SMA (Syndicat des musiques actuelles) et la FEDELIMA (Fédération des lieux de musiques actuelles) organisaient une session de formation sur les enjeux de décarbonation du secteur culturel, en partenariat avec le think tank The Shift Project, qui mêne études et réflexions sur les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans tous les secteurs de l’économie. De la conférence publique originale aux trois sessions de formation organisées, l’ensemble des ressources (vidéos + présentations) est désormais disponible sur Internet :
La vidéo de la conférence publique « Décarbonons la culture » - lundi 10 mai 2021
La vidéo de la 1ère session de formation : « Comprendre les enjeux énergie-climat et l’impact de la culture » + support de présentation.
La vidéo de la 2ème session de formation : « Musiques actuelles et spectacle vivant : quelle trajectoire pour la résilience de nos activités ? » + support de présentation.
La vidéo de la 3ème session de formation : « Le numérique ou comment éviter les fausses solutions » + support de présentation.
D’autres ressources
En juin 2021 parraissait également une synthèse des actions développées par 230 structures culturelles pour réduire leurs GES en matière de transport, de restauration, de logistique, d’énergie, d’hébergement ou de gestion des déchets, qui est le fruit d’une enquête réalisée par le Collectif des réseaux régionaux d’accompagnement des événements au développement durable (R2D2). Il y a dix ans, Eneris (spécialiste de l’isolation) et SFR avaient déjà publié une étude qui dressait le bilan carbone détaillé d’une festival témoin, laquelle fait toujours référence.
Un ouvrage du musicologue anglais Kyle Devine paru en 2019, sous le titre “Decomposed: The Political Ecology of Music” (The MIT Press), dont un article publié en 2015 dans la revue Popular Music résume la thèse, se penche plus particulièrement sur l’impact environnemental de la musique enregistrée et de ses différents formats. Son auteur s’inscrit à contre-courant d’une idée souvent reçue sur les bienfaits de la dématérialisation : “En termes d'écologie politique, le passage à une matérialité musicale basée sur les données pourrait représenter un pas dans la mauvaise direction : de l'utilisation de matières premières relativement renouvelables (gomme-laque) et de produits de base facilement recyclables dans des économies secondaires, on passe à des infrastructures de distribution qui pèsent lourdement sur l'environnement (fermes de serveurs) et à des produits musicaux dont l'espérance de vie est courte (accessoires électroniques)”.