Le pavillon pirate de Napster flotte sur le Web3

Les repreneurs du service de streaming musical Napster, du nom du logiciel "peer-to-peer" qui a défrayé la chronique dans les années 2000, veulent le transformer en écosystème musical décentralisé.

Moins de dix-huit mois après son acquisition par le spécialiste anglais des concerts en réalité virtuelle MelodyVR, pour 70 millions de dollars, le service de streaming musical Napster a une nouvelle fois été racheté, pour un montant non dévoilé, par un groupe d’investisseurs réuni autour du fonds new-yorkais Hivemind Capital Partners, qui concentre ses investissements dans le Web3 et les cryptos, et d’Algorand, compagnie basée à Boston qui développe des infrastructures de blockchain.

La firme londonienne de management, de booking et de live streaming All Things Considered (ATC), le fonds anglais BH Digital et G20 Ventures, un fonds de capital risque de la Côte Est qui finance des start-up du Web3, ont participé à l’opération et détiennent des participations minoritaires dans le capital de Napster.

Jeton utilitaire

L’objectif affiché des nouveaux propriétaires de la plateforme de streaming est de la transformer en nouvel écosystème musical décentralisé basé sur la blockchain Algorand, qui s’appuie sur un protocole de proof-of-stake moins consommateur en énergie et plus rapide que le protocole proof-of-work du Bitcoin ou d’Ethereum, en mettant à la disposition des artistes tous les outils du Web3 leur permettant d’intéragir avec leur base de fans.

Une organisation à but non lucratif, la Naspter Innovation Foundation, va introduire un nouveau jeton numérique utilitaire, le $Napster, qui permettra de mettre en place des systèmes d’incitation et de gratification des différentes parties (créateurs, ayants droit, fans, curateurs, etc.) à la création de valeur sur le réseau Napster, indique un “litepaper” publié par la compagnie.

Cette fondation publiera prochainement la liste des “actions utiles” qui permettront d’être éligible aux différentes gratifications en jetons $Napster, lesquels serviront de monnaie d’échange au sein de l’écosystème pour accéder à des contenus, expériences ou services exclusifs, ou pour régler son abonnement mensuel au service de streaming musical. “Au fil du temps, nous demanderons à la communauté de proposer, voter ou approuver de nouvelles incitations”, précise le “litepaper”.

Contrats intelligents

Des outils de développement open source seront mis à disposition des éditeurs d’applications tierces ou des producteurs de contenus UGC pour tirer parti du jeton et des smart contracts du réseau décentralisé de Napster, ou pour publier des contenus média originaux interopérables avec sa plateforme de streaming. “Dans un premier temps, [ces] contenus tiers seront limités à des médias liés à la musique, mais au fil du temps, le réseau Napster prendra en charge de multiples genres et formats de contenu interopérables avec son réseau”, indique la compagnie.

Initialement, les smart contracts de Napster permettront de créer des actifs numériques et d’en gérer tout le cycle de vie (listing, ciblage, commande, transfert de propriété, réglement). Ils serviront également de tiers de confiance pour automatiser l’alimentation en fonds des différents programmes d’incitation. La fondation Napster mettra également en place un programme d’incitation des développeurs pour les entreprises souhaitant modifier, vérifier et publier de nouvelles versions de ces contrats intelligents sur le réseau Napster.

Napster est la seconde marque issue de l’ère des réseaux de téléchargement de musique peer-to-peer apparus dans les années 2000 à faire son entrée dans le Web3 après Limewire, dont deux entrepreneurs du Web autrichiens, qui ont racheté sa marque et ses actifs, orchestrent le grand retour comme plateforme de vente et d’échange de NFT musicaux, après avoir bouclé une pré-vente du jeton LMWR de leur nouvelle plateforme à hauteur de 10 millions d’euros.

avec nationalinterest.org, decrypt.co, napster.com

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Une brève histoire de Napster