Le droit d'auteur capte 35 % des revenus du copyright de la musique
La part qui revient au publishing sur les revenus de la musique est plus importante aujourd'hui qu'il y a vingt ans, mais elle décroit depuis 2014, année au cours de laquelle elle a atteint un sommet.
Source : OMDIA
De 23 % en 2001, la part du publishing (droits d’auteur et d’édition sur les oeuvres) dans le gâteau des revenus mondiaux du copyright de la musique est passée à 35 % en 2020 (+ 50 % en dix ans), quand celle du recording (droits voisins des labels et des artistes sur les enregistrements) a reculé de 77 % à 65 % dans l’intervalle, la taille de ce gâteau n’ayant pour sa part augmenté que de 15 % sur la période.
C’est ce que parvient à établir Will Page, ex-économiste en chef de PRS For Music et de Spotify, dans un pointage annuel réalisé pour le cabinet d’études anglais Omdia (Informa), à partir de l’historique des revenus annuels du recording publié par l’IFPI dans son dernier rapport, et des données de la CISAC (Confédération internationale des sociétés d’auteurs-compositeurs), sur les perceptions de droits d’auteur et d’édition à l’échelle mondiale, ou encore de la NMPA (National Music Publishers Association) pour les Etats-Unis.
La marché global du copyright de la musique (publishing et recording) a atteint 32,5 milliards de dollars en 2020, en progression de 2,7 % sur un an, estime Will Page, après avoir expurgé les éventuels doubles comptages, comme celui des droits de reproduction mécanique versés par les labels aux sociétés d’auteur sur les ventes physiques, qui sont comptabilisés des deux côtés.
L'explosion des revenus du streaming et l'effondrement des perceptions de droits d'exécution publique consécutif à la pandémie ont eu un incidence directe sur le partage du gâteau entre publishing et recording en 2020. La part perçue par les labels a progressé de 8%, quand les perceptions de droits d’auteur par les sociétés de gestion collective, qui furent directement impactées, ont reculé de 9%. A la marge, les revenus perçus en direct par les éditeurs (synchronisation, droits graphiques) ont en revanche bondi de 12%.
Lors du premier pointage de ce type réalisé par Will Page en 2014, la part du publishing dans le gâteau du copyright était plus importante qu’aujourd’hui. Elle atteignait 45 %, contre 55 % pour le recording. “La balance a vraiment basculé. Repenchera-t-elle en faveur des éditeurs quand les bars et les restaurants rouvriront et que les perceptions sur les concerts reprendront ? Ou les labels vont-ils consolider leur avance grâce à une croissance encore plus rapide des revenus du streaming ?”, se questionne t-il.
Will Page constate qu’au cours de la seconde moitié des années 2010, la part du streaming dans les revenus globaux du copyright de la musique n’a cessé de croître, pour passer de 22 % en 2016 à 54 % en 2020. Une tendance qui, si elle se poursuit, malgré la reprise des perceptions de droits d’exécution publique sur les concerts, ne favorisera pas le publishing, lequel ne perçoit que 12 % des revenus du streaming, contre environ 58 % pour le recording.
avec tarzaneconomics.com, informa.com
Lire également :