Des labels de musique au business model de start-up
Plusieurs start-up qui se positionnent dans le secteur de la production musicale et développent des modèles économiques originaux ont levé des fonds ces deux dernières années. Bref tour d'horizon.
Amuse
La start-up suédoise Amuse, qui offre des services de distribution numérique gratuits aux artistes non signés, développe un nouveau modèle de label qui, sur la base des données collectées en tant qu'agrégateur, détecte de nouveaux talents parmi ses clients, auxquels elle propose un contrat de licence. La start-up, qui compte Will.i.a.m parmi ses fondateurs, et dont l’ancien président de Sony Music International, Edgar Berger, a rejoint le conseil de direction, permet aux artistes de conserver leurs droits masters, et de percevoir 50 % des revenus générés par leur musique.
HitRecord
HitRecord est à l’origine une structure de production américaine fondée en 2004 par l’acteur Joseph Gordon-Levitt, qui s’est transformée progressivement en véritable plateforme de collaboration artistique dans le domaine de la télévision, de la musique, des arts graphiques et des jeux vidéos. Financée sur fonds propres depuis sa création, HitRecord s’est tournée vers des fonds de capital risque pour investir dans le développement technologique de sa plateforme collaborative. Quelques business angels de la Silicon Valley, tel le cofondateur de YouTube Steve Chen, ont participé à son premier tour de table début 2019. Entre autres opérations collaboratives, la start-up a proposé aux créateurs qui utilisent sa plateforme de participer à l'élaboration d’une chanson du rappeur Logic, qui en avait juste enregistré l’amorce.
Weav Music
L'appli musicale de la start-up anglaise Weav Music permet d'écouter de la musique qui s’adapte de manière dynamique au rythme de son footing, de ses exercices de fitness ou de ses activités physiques. Pour générer des remix de qualité en temps réel, Weav Music demande aux artistes de réaliser eux-mêmes de nouveaux arrangements de leurs chansons, avec un tempo, une vibration et un rythme différents, grâce à un logiciel de production propriétaire (Weav Mixer). Créée en 2015, la compagnie, qui va mettre une plateforme de musique adaptative à disposition de ses partenaires dans le secteur du fitness courant 2020, a déjà produit des versions adaptatives de titres d’artistes majeurs via des accords de licence conclus avec des labels et des majors de la musique.
Splice
Lancée en 2013 par deux programmeurs fans de musique, la start-up américain Splice développe une plateforme de création musicale collaborative assortie d’une librairie de trois millions de sons et échantillons, qui met une panoplie complète d’outils de production et de collaboration en ligne à disposition de 2,5 millions d’artistes. Véritable station de travail audionumérique accessible sur le mode SaaS (Software as a service), sur la base d’un forfait mensuel, Splice permet de s’abonner à toutes sortes de plug’ins professionnels et de stocker ses projets musicaux dans le cloud. La compagnie, qui revendique d’être utilisée aussi bien par des faiseurs de tubes du Top 40 ou des lauréats des Grammy Awards que par des producteurs en chambre, déclare avoir reversé à ce jour 15 M$ aux artistes au titre de l’exploitation de leurs échantillons.
Five Vectors
Fondée par un ancien dirigeant d’Universal Music Group à Berlin, Andres Lauer, et par Wasae Imran, ancien directeur commercial de la ligue de eSport mondiale ESL, basée à Cologne (Allemagne), Five Vectors produit de la musique à destination des ligues de eSport, des organisateurs de tournois et des éditeurs de jeux vidéos. Les fonds levés l’an dernier par la compagnie, qui travaille en cheville avec les principaux éditeurs de jeux vidéo et a déjà produit plusieurs dizaines de titres à destination de ce marché, doivent lui permettre de signer de nouveaux artistes et producteurs. La musique n’est jamais absente de l’univers du eSport, de la bande son des jeux vidéos aux artistes qui se produisent sur scène lors de tournois parfois organisés dans des stades. Des acteurs du live se positionnent sur le secteur, comme l’Américain AEG, l’Australien TEG, ou le Français Vivendi.