Croissance à deux chiffres du marché français de la musique enregistrée en 2021
Resté atone en 2020, en raison de l’impact de la pandémie sur les ventes physiques et les droits voisins, le marché français de la musique enregistrée s'affiche en hausse de 14,3 % sur un an en 2021.
Avec 18 albums dans le Top 20, la production musicale française, qui a pesé 83% des 200 meilleures ventes d’albums en 2021, témoigne de sa vitalité.
Pour la première fois depuis vingt ans, le marché français de la musique enregistrée, resté atone en 2020, en raison de l’impact de la pandémie de Covid-19 sur les ventes physiques et les droits voisins, a connu une croissance à deux chiffres en 2021 (+ 14,3 % sur un an), selon le SNEP (Syndicat national de l’édition phonographique), avec un chiffre d’affaires brut de 861 millions d’euros pour les maisons de disques et les labels indépendants - droits voisins (médias, lieux sonorisés) et synchronisation compris -, contre 753 millions en 2020.
52 % des ventes par abonnement
Presque tous les segments de marché s’affichent à la hausse sur l’ensemble de l’année : du streaming payant (+ 15 %) aux ventes de vinyls (+ 54,4 %) et de CD (+ 9,6 %), en passant par les droits voisins (+ 7 %) et la synchronisation (+ 11 %), à l’exception notable du streaming gratuit financé par la publicité (- 7,3 %), ce dernier ne pesant toutefois que 8 % des ventes de musique proprement dites (hors droits voisins et synchro). “Les ventes de musique enregistrée retrouvent un chiffre d’affaires équivalent à plus de 50% de son niveau historique de 2002. La page de l’épisode hors norme de la pandémie s’est tournée en 2021 pour les supports physiques et les revenus du streaming traduisent l’étendue de [cet] usage au sein de la population”, indique le SNEP dans son dossier de presse.
Entre 2011 et 2021, la part du numérique dans les revenus de la filière phonographique française est passée de 20 % à 70 %, et a été multipliée par cinq en valeur, passant de 110 à 506 millions d’euros. Les revenus brut du streaming (abonnement et publicité) ont pesé 97 % des revenus du numérique l’an dernier, et 68 % des ventes totales. Le téléchargement n’est plus que résiduel. Le streaming par abonnement (+ 15 % sur un an) représente désormais 52 % des ventes de musique en France et pèse 75 % des revenus du numérique. Il reste “la dynamique majeure de croissance et de création de valeur”, reconnaît le SNEP.
Une sociologie française du streaming
Avec 22 millions de français qui écoutent de la musique en streaming, c’est plus d’un français sur trois qui a adopté cette pratique, dont plus de la moitié est abonnée à un formule individuelle ou bénéficie d’un compte famille. “Avec 10 millions d’abonnements payants, [chiffre] en progression de 39 % en deux ans, l’usage réunit plus de 14 millions d’utilisateurs premium”, indique le SNEP. Les moins de 34 ans (37 % de la population) représentent 53 % des abonnés. La proportion de 35 ans et plus (43 % des abonnés pour 63 % de la population) a néanmoins progressé de 7 points en deux ans.
En l’espace de cinq ans, le volume d’écoutes annuel a plus que triplé en France, pour passer de 28 milliards en 2016 à 93,5 milliards en 2021. Le temps passé à écouter de la musique a globalement augmenté, pour atteindre 16 heures hebdomadaires (22 heures chez les 16-24 ans), soit 3 heures de plus qu’en 2019. Le streaming sous toutes ses formes (audio et vidéo), représente les deux-tiers de ce temps d’écoute (42% en 2019), et 84% pour les 16-24 ans. “La durée d’écoute via le streaming par abonnement a pour sa part doublé depuis 2019”, indique le SNEP.
De nouveaux canaux et formats de diffusion en streaming ont fait leur apparition, à l’instar du réseau de vidéo sociale Tiktok, qui représente déjà 9 % du temps moyen d’écoute hebdomadaire de musique en France, soit autant que le temps passé à écouter des CD ou des vinyls. Selon une étude de l’IFPI (Fédération internationale de l’industrie phonographique) portant sur les français de 16 à 64 ans, 69 % du temps passé sur Tiktok est consacré à la consultation de contenus musicaux, et un français sur quatre utilise l’application au quotidien (55 % des 16 - 24 ans).
Rebond du marché physique
En baisse de 10% avant la pandémie, les ventes physiques ont connu un rebond spectaculaire en 2021. Elles s’affichent en hausse de 21% sur un an, et ont encore représenté près de 30% des ventes de musique en France l’an dernier. “A lui seul, le CD, dont les ventes ont progressé de près de 10% [en 2021], reste la 2ème source de chiffre d’affaires du marché derrière le streaming par abonnement”, indique le SNEP.
Les ventes de vinyls, en hausse de plus de 50 % l’an dernier, ont pesé 11 % des ventes globales (contre 19 % pour les ventes de CD), et se classent en 3ème position des source de revenus de la filière phonographique en France. Les moins de 35 ans sont majoritaires (51%) parmi les acheteurs de vinyles. Le e-commerce (vente par correspondance) représente désormais un tiers des ventes physiques, soit une progression de 14 points en deux ans, ce qui est nettement supérieur au poids des ventes en ligne dans le commerce de détail tous secteurs confondus, qui s’élève à 14,1%.
Le marché français de la musique enregistrée continue de se caractériser par la vitalité de sa production locale, qui a placé 18 albums dans le Top 20 des ventes et pesé 83 % du Top 200. 16 artistes produits en France se sont classés dans le top 20 des répertoires les plus consommés en 2021.
avec snepmusique.com
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